BRISÉE EN MILLES-MORCEAUX

Un texte que j'ai écrit pour un atelier d'écriture sur un forum. (:

 Surtout n'allez pas croire que je l'ai copié !

Une larme au goût amer glissa lentement le long de ma joue, puis s'infiltra à la commissure de mes lèvres. Une deuxième, une troisième et une quatrième suivirent en silence. Je sentis le faible souffle du vent plaquer mes larmes sur ma peau basanée. Lentement, je pris la boite en fer rouillé posée devant moi, sur la table. J’en ôtais le couvercle et sortait fébrilement son maigre contenu.

Un bracelet. Une liasse de tickets de métro. Un paquet de bonbon vide. Un vieil album CD. Un petit carnet aux pages gondolées. Des crayons. Des photos. Une esquisse de sourire se forma sur mes lèvres humides à la vue de nos visages pleins de candeur.
Nous étions bien innocents ! Lui, les cheveux en batailles te les yeux charmeurs ; moi avec mes trois trous au oreilles et mes nombreuses bagues au doigts. Il me semblai que c’était ce jour là qu’il me promit de toujours m’aimer, et que j’eus été assez naïve pour le croire. J’entendais sa voix douce me disant « Apolline, je t’aime, et je t’aimerai toute ma vie. Je te le promet. » Ses paroles résonnaient dans ma tête. Insupportablement. Les images défilèrent dans mes pensées : le jour de notre premier baiser, le jour ou il m’offrit une bague, le jour ou nous dinâmes au restaurant… Jusqu’à cet après-midi, lorsque je découvris qu’il me trompait. J’avais été heureuse durant toutes ces années, mais maintenant, il me faisait souffrir.

Brusquement, je replaçais le couvercle sur la boite, et jetais celle-ci sur le sol, des larmes plein les yeux. Elle atterrît avec fracas sur un pot de fleur, qui se brisa en deux. Je me laissai glisser à terre, près des débris de terre cuite. Les morceaux saillants s’enfonçaient dans ma peau, mais peu m’importait la douleur : au fond de moi, j’étais déjà blessée ; brisée en mille morceaux. En somme, comme le pot de fleur.